Alors que la crise du logement persiste depuis déjà quelques années au Québec, les locataires peuvent s’attendre à subir une hausse assez importante de leur loyer en 2023. Selon des projections du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), en 2023, le prix moyen des logements à louer disponibles sur l’île de Montréal sera situé entre 1093$ et 1769$.
Loyer moyen par arrondissement selon la SCHL
La carte ci-dessous, provenant du Journal Métro, s’appuie sur les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour présenter les hausses minimales de loyer attendues par quartier en comparaison avec l’année 2022, et ce, pour tous types de logements confondus.
D’après son dernier rapport portant sur le marché locatif publié en janvier 2023, la SCHL affirme que les loyers ont augmenté en moyenne de 5,2% en 2022, à Montréal. Cette hausse se situe au-delà des recommandations du Tribunal administratif du logement (TAL), qui proposait en 2022 une augmentation de 4%. La hausse du prix des loyers attendue en 2023, indiquée sur la carte, pourrait donc être bien supérieure, en prenant en compte différents facteurs tels que les travaux de rénovation effectués, les coûts d’entretien, le mode de chauffage, etc. La hausse de 2,9% s’appliquerait pour un logement dont le chauffage est à la charge du locataire. Elle pourrait toutefois atteindre 8% pour les logements chauffés au mazout.
La RCLALQ prévoit une hausse plus importante
le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) estime de son côté que les chiffres de la SCHL ne reflètent pas la réalité du marché locatif. En effet, dans sa dernière enquête compilant plusieurs dizaines de milliers d’annonces de logements à louer sur le site Kijiji, le RCLALQ démontre que les loyers proposés sur les différentes plateformes sont bien au-dessus de ceux observés par la société. Selon leur rapport datant de juin 2022, un loyer moyen sur l’île de Montréal serait de 1 393$/mois, ce qui représente un écart de 53,3% avec les chiffres de la SCHL, et cet écart risque de se creuser davantage cette année.
La carte ci-dessus, provenant du Journal Métro, présente les hausses minimales de loyer attendues par quartier, et ce, pour tous types de logements confondus. Toutefois, celle-ci comparativement à la première, prend en compte le rapport du RCLALQ – les données sur l’ouest de l’île étant indisponibles.
Les constructeurs et propriétaires réclament de fortes mesures
Le Tribunal administratif du logement (TAL) a dévoilé en janvier dernier les pourcentages applicables sur lesquels les propriétaires d’immeubles du Québec doivent se baser pour calculer leurs augmentations de loyer. Le TAL prévoit une augmentation moyenne minimale de 2,9%, si le propriétaire inclut dans son calcul une hausse de taxes de 5%. La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) a toutefois fortement critiqué les taux d’ajustement annoncés par le TAL. Selon elle, la grille de calcul des loyers du TAL est désuète et ne prend pas en compte les augmentations assumées par les propriétaires québécois provenant de l’explosion des coûts pour la rénovation et l’entretien, sans parler de l’inflation.
Les constructeurs et les propriétaires d’immeubles ont donc lancé un cri d’alarme à l’approche du prochain budget du gouvernement Legault. Ils réclament des mesures musclées pour contrer la pénurie de logements, pour contrebalancer la hausse désordonnée des coûts de logement et pour faire face à la crise climatique. Reste à voir si le gouvernement Legault prendra enfin en charge la crise du logement… Plusieurs spécialistes ont évoqué des solutions envisageables pour contrer cette crise et offrir plus de logements abordables, dont le gel des loyers, l’adaptation des programmes de financement des logements sociaux et la mise en place d’une surtaxe annuelle sur les maisons de plus d’un million de dollars.
