Contrer la pénurie de logements avec des habitations fabriquées sur une imprimante 3D


Ingénieur et enseignant au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, David Laliberté mène un groupe formé d’une douzaine d’experts et de chercheurs souhaitant construire des habitations modulaires fabriquées par impression 3D. Une recherche importante pour l’avenir puisque selon une étude de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), publiée en juin 2022, il manquera environ 600 000 logements au Québec en 2030. Après les logements modulaires destinés aux professionnels de la santé, voici une nouvelle initiative pertinente pour contrer la pénurie de logements, des habitations fabriquées sur une imprimante 3D!

Des logements plus verts et plus abordables

David Laliberté est à la tête du nouveau Regroupement innovant pour l’impression d’immeubles durables (RI³D-FRQNT), qui a, entre autres, pour objectif de construire des appartements en mobilisant moins de main-d’œuvre et d’ériger des habitations plus abordables au cours des trois prochaines années. Le projet est appuyé financièrement par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) avec un montant de 900 000$ sur trois ans. À cela s’ajoute une contribution financière et en nature estimée à 300 000$ venant de l’ensemble des partenaires, pour un total de 1,2 millions de dollars.

David Laliberté présentant le projet du RI³D au Centre technologique des résidus industriels
David Laliberté, initiateur du Regroupement innovant pour l’impression d’immeubles durables

« Nous proposons d’évaluer les gains potentiels d’une technologie émergente, soit l’impression 3D à grande échelle, et de l’utiliser pour imprimer des modules qui seront assemblés pour construire un bâtiment. L’impression en usine de modules permet l’édification de petits et de grands immeubles douze mois par année, en diminuant les coûts de production et en accélérant la cadence de construction, et ce, dans le but d’augmenter l’accès à la propriété des Québécoises et des Québécois », explique l’initiateur de la démarche, David Laliberté.

Une technologie avantageuse

Cette technologie, qui est déjà utilisée ailleurs dans le monde, permet notamment de:

  • produire plus rapidement la partie structurelle d’un bâtiment comparativement aux pratiques traditionnelles;
  • nécessiter moins de main-d’œuvre par logement construit;
  • utiliser moins de matériaux en réduisant les pertes;
  • faire des formes arrondies, plus fortes structurellement.

En 2022, des bâtiments ont déjà été imprimés à même un site en Ontario. L’approche proposée par le RI³D-FRQNT est toutefois différente, puisqu’elle propose l’impression de modules en usine qui seront transportés et assemblés sur le site ultérieurement. Cette méthode s’avère plus avantageuse puisqu’elle permet d’utiliser une plus petite imprimante, donc moins coûteuse, de gagner du temps et d’imprimer 12 mois par année sans avoir besoin de considérer la température extérieure. Le regroupement envisage toutefois de se pencher sur la recherche de béton plus vert puisque celui-ci est une matière avec un bilan carbone plutôt décevant.

Dans un contexte de pénurie de logements et de main-d’œuvre touchant plusieurs secteurs, dont le milieu de la construction, ce projet répond à un besoin urgent en matière de logement. Le prototype fonctionnel, un bâtiment modulaire imprimé au Québec, sera conçu et assemblé en 2025 pour Habitat pour l’humanité Québec. Espérons que plus d’initiatives de ce genre verront le jour dans les prochaines années.


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